Agriculture urbaine, circuits courts, vente directe…
Relocaliser les systèmes alimentaires est l’un des grands enjeux de notre époque.
Jardins collectifs, AMAP, Supercoop, magasins de producteurs… Les projets de ce type pullulent sur les territoires en mal de produits locaux.
De pioches en potes
Depuis plusieurs années, Bordeaux Métropole subventionne et accompagne la création de jardins collectifs, on en dénombre aujourd’hui plus de 150 jardins qui jouent surtout un rôle d’outils de sensibilisation et d’éducation au bien manger.
Plus qu’un supermarché
Beaucoup d’espaces de jardinage collectif ou de lieux de vente alternatifs ont une ambition qui va au-delà de la seule rencontre : au centre de ces initiatives, il y a bien la notion de collectif, de faire ensemble pour construire quelque chose de durable. Les supermarchés coopératifs et participatifs répondent à différentes préoccupations : payer le juste prix pour que les producteurs puissent vivre de leur activité, comprendre comment tout ça fonctionne, fonder un projet collectif…
Renouer avec la terre… ou du moins avec les producteurs
Autre lien que ces projets aspirent à renforcer : celui à la terre, ou du moins aux personnes qui la travaillent pour nous nourrir. Après une journée de bureau, faire du jardinage à du bon : mettre les mains dans la terre, faire de nouvelles rencontres, s’impliquer un peu plus localement… De plus encourager les paysans de la région qui vendent eux mêmes leurs produits est plus motivant que d’acheter des produits qui viennent de l’autre bout du monde.
Manger, ça nous concerne tous
Indéniablement, l’alimentation est un sujet rassembleur, un alibi pour que des gens se parlent, échangent, partagent et pas seulement des techniques de jardinage ou des recettes de cuisine. Faire la cuisine ensemble permet de valoriser les savoirs, la diversité culturelle, et de comprendre ce qui peut nous rapprocher.
Bien manger (local, bio…) : un sujet bobo ?
Et nous y voilà : jardiner ou bien manger n’intéresserait-il que les plus favorisés, ceux que l’on rassemble dans la grande catégorie fourre-tout de « bobos » ? Force est de constater que les jardins partagés, lorsqu’ils ne sont pas mis en place par des villes ou des bailleurs sociaux, sont souvent l’œuvre de personnes déjà sensibilisés aux problématiques du « bien manger ».
Les lieux de vente directe ou en circuits courts se heurtent aux mêmes difficultés : les projets ont du mal à toucher toutes les franges de la population et les supermarchés participatifs doivent encore faire des efforts pour diversifier les profils de ses coopérateurs.
Impliquer tous les publics
La MIAM propose des paniers de fruits et légumes locaux, des achats groupés et des ventes directes, ainsi que des ateliers cuisine pour les enfants et pour les adultes, dans une logique d’éducation aux pratiques alimentaires. C’est dans ces centres qu’on peut prendre conscience qu’il fallait être plus attentive à ce qu’on mange. Ainsi, l’implication directe des individus dans des actions ou des projets est un levier pour intéresser tous les publics à des modes d’alimentation locale, y compris ceux qui n’y sont pas préalablement disposés.
Démocratiser l’alimentation locale
Rendre une alimentation locale et saine accessible au plus grand nombre est donc un véritable enjeu dans les années à venir.
L’alimentation locale peut donc créer du lien social, à condition d’aller chercher tous les publics.